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Eric à Yaoundé
21 novembre 2010

j'ai testé pour vous.... le palu!

Je pensais qu’il me manquait un petit quelque chose pour être pleinement intégré. Je me disais que cette petite chose était de l’ordre de l’expérience. Pas un truc mystique, non, pas du tout. Un truc que tout le monde connaît, mais un truc qu’on ne trouve qu’ici. La preuve « qu’on y était ». LA chose à raconter à ses petits enfants pour les épater.

Alors voilà, j’ai fait mon petit palu, comme tout le monde.

Samedi dernier, on était sortis en cabaret pour fêter dignement l’anniversaire du président de la chorale de l’université. La musique étant d’un niveau sonore élevé, je ne m’étais pas étonné d’avoir mal à la tête en ressortant. Mais j’ai trouvé bizarre qu’à quatre heures du matin, je sois réveillé par des tremblements. Ce ne pouvait pas être la musique qui provoquait ça, à moins que je ne sois l’objet d’un envoutement. Je vérifie ma température, 39. OK, bon, je vais essayer de trouver quelqu’un pour m’amener chez un médecin. Il fallait vraiment que ce soit un dimanche matin à 4 heures, histoire de bien montrer à quel point je peux faire fi des convenances.

C’est Timothée Bouba qui m’a amené à l’hôpital. La médecin de garde me propose l’hospitalisation, mais Timothée préfère éviter d’abord cette option, elle me prescrit alors des cachets. On rentre, je me recouche et passe une journée de dimanche à dormir.

Lundi matin, je descends à l’administration  de l’université pour signaler à mes étudiants que je ne pourrai pas donner cours. Je croise alors Timothée qui me demande comment je me porte. C’est vrai que ça ne va pas franchement mieux, surtout au niveau intestinal. On repart tout de suite à l’hôpital. Arrivé à la salle d’attente, je m’assoie en attendant mon tour. Au moment où le médecin m’appelle, je suis en pleine montée, incapable de bouger, le chauffeur (Philippe) qui m’avait amené et l’étudiant qui m’accompagnait ont dû me soutenir pour rejoindre le cabinet.

Le diagnostique est rapide, les signes ne trompent pas. Après les questions d’usage du genre « Êtes-vous allergique à la quinine ? », on m’amène dans une chambre. Le cadre est sympathique, calme, mais... c’est au fond d’une vallée et plein de moustiques. On me branche ma perfusion et je me sens rapidement mieux. Ce n’est pas encore le traitement, c’est juste de quoi se rétablir physiquement sans soigner le mal. Les odeurs sont tenaces dans cette chambre, l’hygiène n’a pas les mêmes standards qu’en France.

Le mardi, l’analyse de la prise de sans de dimanche est connue, le palu est confirmé, on peut donc passer au traitement par la quinine. Six perfusions sur trois jours. Autant la maladie n’a plus d’effet sur moi, je n’ai plus les symptômes du palu, autant les effets secondaires de la quinine sont intenses : assourdissements, sifflements, vertiges, nausées (avec les odeurs de la chambre, bonjour !), fatigue. La perfusion aussi se fait de plus en plus douloureuse. Et dire qu’il faut tenir trois jours !

Heureusement que lorsqu’on est malade, on profite de la présence des proches. C’est indispensable, puisqu’il n’y a pas de service de restauration à l’hôpital : il faut que des proches amènent de quoi nourrir les malades. J’ai bien une télévision dans la chambre, mais elle ne diffuse que deux chaînes camerounaises et la télé camerounaise, c’est un peu abrutissant. Heureusement, j’ai pu profiter d’une petite radio qu’on m’avait donnée avant mon départ (merci Francine !) et je pouvais écouter Radio France International.

Jeudi soir, j’ai enfin pu rentrer. Mais ce fut aussi un parcours du combattant : il fallait d’abord attendre la fin de la perfusion, qui eut lieu juste avant le changement de service. Bon, il faut attendre la passassion de pouvoir. Puis on a attendu 2 heures avant que l’infirmière arrive. C’étaient les deux plus longues heures de toute mon hospitalisation. Savoir que c’est fini mais qu’on ne peut pas encore partir est une petite torture. Et le clou : arrivé devant chez moi, je m’aperçois que je n’ai pas les clés, je les avais confiées à mes amis pour qu’ils me ramènent des affaires et ils les avaient données à la personne qui s’est chargée de nettoyer mon studio pendant mon absence. Elle a eu la gentillesse de revenir sur le champ pour m’ouvrir. Et c’est vers 21h30 que j’ai enfin pu me poser, non sans quelque émotion de soulagement.

Ensuite, c’est encore trois jours de traitement à la quinine en cachets. Les odeurs et les goûts sont modifiés et persistants, l’appétit en subit des conséquences. J’ai des vertiges. J’ai maigri (et oui, c’est possible !). La fatigue reste mais au moins, je dors dans mon lit et je dors bien.

En me réveillant dimanche matin, petit coup de blues : la semaine m’a permis de prendre le temps de la réflexion. J’ai pris le parti de prendre ma situation comme une expérience à vivre et une opportunité pour apprendre des choses. C’est mieux que de se lamenter sur son sort. Mais je me suis aussi rendu compte qu’il y avait plusieurs choses que je voulais faire ici et que je n’ai toujours pas pu faire. C’est une bonne occasion pour m’y mettre.

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Commentaires
E
I wish you a speedy recovery and an abundance of health and strength for the coming months! That is indeed an ordeal to have undergone. Now you know what malaria feels like. I am glad that it did not last longer than it did.
M
Salut à toi le camerounais .Nous pensons beaucoup à toi ainsi qu'à tout ceux de la formation.<br /> Nous nous apprétons à partir(on décolle de Strasbourg vendredi)J 'éspère que tu vas aller de mieux en mieux et comme tu le dis tu auras quelque chose à raconter à tes petits enfant(ha ha)<br /> bisous de la part des anciens du défap.
M
« La télé camerounaise, c’est un peu abrutissant »….Pffff Qu’est-ce que tu as contre Canal2 ?^^
J
sacrée expérience, repose toi bien surtout.<br /> bises!
Eric à Yaoundé
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Eric à Yaoundé
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